Friday, October 27, 2006

Vladimir Horowitz - Ou a Magia do Piano


"On revient toujours..." For most Europeans, Vladimir Horowitz had remained for many years an American legend. Then in 1982 he returned to London to give his first concerts there in over 28 years and in 1985 traveled to Milan and Paris for his first recitals on the continent in over 30 years. In autumn 1985 Horowitz re-established contact with Hamburg, where his international career began in 1926, by announcing that Deutsche Grammophon was his new recording partner.

Born in Kiev on 1 October 1904, Horowitz had already made a name for himself in Russia before he turned 20. His fame began to spread when he left Russia for Germany in 1925 and was immediately recognized as a sensational new talent, resulting in appearances in England and France. 1928 marked his American debut, 1940 his emigration to the U.S.A. and 1945 his acquisition of American citizenship, He became known as the most virtuosic of all virtuosos, and each concert was an event of unprecedented significance. In 1953 Horowitz withdrew from the clamor that had surrounded his every appearance and he subsequently avoided public exposure. Over the next 12 years he did, however, make recordings and devoted much time to studying new works. His historic comeback in 1965 at Carnegie Hall was the first of the relatively few public recitals he was to give over the next years, most of them on Sunday afternoons at Carnegie. In the 1980s he started to agree to short journeys outside the United States, to Europe and Japan.

Horowitz's reputation as the "Liszt of our age" or "virtuoso without limits" stems also from the numerous recordings he had made since the 1920s. Some of his interpretations on disc, such as the 1930 recording of Rachmaninov's Third Piano Concerto or Liszt's B minor Sonata (1932) have attained historic significance. They document that the young Horowitz had not merely earned his name as the "tornado from the steppes", as concert critics called him, but that he was also a musician with a highly developed sense of form. In his extensive discography, his recordings of Chopin, Schumann and Rachmaninov abound. Horowitz also devoted special attention to the music of Scriabin and Scarlatti. But his repertoire didn't fail to include works by the Vienna classicists. The most famous of his concerto recordings is the 1943 production of the Tchaikovsky B flat minor Concerto with father-in-law Arturo Toscanini. As Horowitz's recordings in the years before his contractual relationship with Deutsche Grammophon were exclusively live tapings, the return of the 81-year-old pianist to the studio in 1985 was a historic event. In the course of his Yellow Label career, he recorded recitals of music by Schumann, Mozart, Schubert, Liszt, Chopin, Scriabin, Rachmaninov, Scarlatti and more, as well as the Mozart Piano Concerto No. 23 with Carlo Maria Giulini. Vladimir Horowitz died in New York on 5 November 1989.


Fonte:

http://www.deutschegrammophon.com/

1 comment:

Anonymous said...

Deixemo-nos de Amadores.
Lê isto:

Le «miracle» Michelangeli
Colmar, Mars 2005 - de Marianna Chelkova

Moscou, 1964. J'ai huit ans. Nous habitons au centre de la capitale, dans un appartement communautaire que nous partageons avec cinq autres familles. Il y a mon père, ma mère, ma grand-mère maternelle et un petit piano droit sur lequel mes parents jouent à quatre mains. Il y a surtout la collection de disques de mon père qui occupe, au grand désespoir de ma mère, tout l'espace vital. Mon père, musicien autodidacte et mélomane passionné, est un collectionneur invétéré. Son meilleur ami, que j'appelle « oncle » Guénnadi, travaille à Melodia , l'unique maison de disques en Union Soviétique. Il y occupe un poste clé : responsable d'importations ! En fait, il possède le rare privilège de se rendre en Occident et a accès à tous les disques qui sont introuvables de ce côté-ci du rideau de fer.



Mon père passe sa vie à écouter les disques. Souvent, nous allons chez Guénnadi, car sa collection est bien plus importante que celle de mon père. Guénnadi adore le piano et connaît tous les pianistes qu'ils soient russes ou occidentaux. J'ai le droit d'accompagner mon père à deux conditions : je ne fais pas de bruit et je ne touche pas les disques. Je me souviens très précisément de la première fois où j'ai entendu un enregistrement d'Arturo Benedetti Michelangeli. Guénnadi revenait d'Italie et voulait montrer à mon père ses dernières acquisitions : « Ecoute ce pianiste ! Tu n'a jamais rien entendu de semblable ! C'est miraculeux ! » Mon père, bien moins exubérant que son très volubile ami, me prend sur ses genoux pour que j'écoute avec lui. Je n'arrive plus à me souvenir quelles oeuvres j'ai entendues ce soir-là, à Moscou, dans le minuscule appartement de Guénnadi rempli de disques jusqu'au plafond. Mais je me souviens parfaitement de ce que j'ai ressenti : j'étais littéralement fascinée. Cette façon de jouer, ce toucher cristallin, incroyable, qui faisait penser que la musique jaillissait toute seule du piano… jamais je n'avais entendu cela ! Et pourtant, j'avais déjà assisté à nombre de concerts de Richter, de Guilels, de Youdina et j'ai été bercée par les enregistrements de Schnabel, d'Edwin Fischer et de Glenn Gould…



Mon père semblait être en état de choc. « Qui est-ce ? D'où sort-il ? » Guénnadi était ravi de l'effet produit : « Il vient le mois prochain jouer à Moscou. Surtout, ne ratez pas son récital ! Il s'appelle Arturo Benedetti Michelangeli. » Ce nom si « exotique » aux oreilles d'une petite fille moscovite sonnait comme une invitation à un merveilleux voyage, Arturo Benedetti Michelangeli, cela sonnait tellement beau, j'avais envie de le répéter à haute voix, de le chanter, comme si je savais déjà que ce musicien unique allait devenir la plus grande passion musicale de ma vie !



La mythique Grande Salle du Conservatoire de Moscou. Je m'y sens comme chez moi, j'y viens toutes les semaines, mes parents connaissent tout le monde, même les ouvreuses et les vieilles dames des vestiaires. Ce soir-là, je suis particulièrement excitée. Mon père et moi, nous allons écouter ce pianiste italien au nom qui sonne comme un air de bel canto … J'ai du mal à me calmer et je perds tout le temps le grand ruban blanc que mon père essaie de faire tenir dans mes cheveux. Enfin, le moment tant attendu arrive. Arturo Benedetti Michelangeli entre en scène. Il me paraît immense et très beau. Il salue la salle. Il paraît très concentré, il ne sourit pas. Il s'assied au piano. Attends quelques secondes. Fixe son instrument comme s'il voulait lui confier un secret. Ce temps, pourtant très court, me paraît interminable. Le public moscovite, l'un des plus mélomanes au monde, est merveilleux : pas un bruit, pas un toussotement… j'ai l'impression que quelque chose de très important se prépare. Arturo Benedetti Michelangeli pose les mains sur le clavier. L'unique mot qui me vient à l'esprit, quarante ans après ce récital, c'est le mot « miracle ». Il joue la Troisième sonate de Beethoven. Il ne bouge presque pas son corps. Regarder ses mains est littéralement fascinant. Nous sommes assis très près et j'ai l'impression d'être happée par cette musique et par ce jeu d'une transparence à couper le souffle. J'en oublie de respirer… Je n'ai que huit ans, mais je comprends parfaitement ce que mon père veut me dire quand à l'entracte il se penche vers moi et me chuchote à l'oreille, comme si parler à haute voix pouvait rompre le charme : « N'oublie jamais le nom de ce pianiste, c'est un génie ! »



J'ai eu beaucoup de chance, en émigrant en France, de pouvoir assister à plusieurs concerts d'Arturo Benedetti Michelangeli. Je ne parlerai même pas de ces enregistrements, dont certains sont pour moi tout simplement un élément vital de mon existence comme l'air que je respire (au point où j'ai du mal à écouter une autre interprétation que la sienne de nombreuses œuvres comme par exemple le Deuxième Scherzo de Chopin). Même si le récent DVD d'un récital à Lugano permet d'appréhender un peu mieux son charisme et sa fascinante présence sur scène, rien ne pourra remplacer ce frisson que l'on éprouvait quand on l'écoutait jouer « live ». Pour moi, Arturo Benedetti Michelangeli est aussi inclassable qu'inimitable. Son toucher est toujours reconnaissable dès les premières mesures, la pureté sonore de son jeu à la perfection cristalline demeurera à jamais un mystère. Il entraîne les auditeurs dans une sorte de plongée sans fin à l'intérieur du processus créateur. Sa vision de l'interprétation était unique et son art sans concession. Les couleurs et les nuances qu'il obtenait étaient tout simplement inimaginables. Je me souviens de cet incroyable Troisième concerto de Beethoven à Paris avec le jeune Tilson-Thomas et le London Symphony Orchestra ou encore du Concerto en sol de Ravel (dirigé par Alain Lombard) qui semblait tout simplement atteindre la perfection… J'avais l'impression de redécouvrir les partitions que je croyais pourtant connaître par cœur ! Et ce fameux récital du 11 novembre 1978 salle Pleyel… Les moyens techniques d'Arturo Benedetti Michelangeli étaient illimités, mais il savait dépasser la virtuosité pour aller à l'essentiel, à la Musique.



Arturo Benedetti Michelangeli reste pour moi l'incarnation même de l'intégrité et de l'authenticité dans la musique. Un artiste atypique, en permanence à la recherche de l'Absolu et de l'interprétation « idéale », un perfectionniste au raffinement extrême dont le style semble être le fruit d'une synthèse entre l'intuition et la connaissance parfaite de la partition.



Le 12 juin 1995, je n'ai pas pu retenir mes larmes. J'ai aussi pensé à mon père, disparu comme lui, au mois de juin… Je me suis sentie doublement orpheline.



Marianna Chelkova

"chargée de programmation musicale à Radio Classique"

"chargée de recherches musicales du Festival International de Colmar et des Rencontres internationales d'ensembles de violoncelles de Beauvais"